Quel est le coût réel d’un projet d’archivage électronique ?

Coût réel d'un projet d'archivage électronique

Déterminer le coût réel d’un tel projet est une tâche délicate, car il englobe une multitude de facteurs allant bien au-delà de l’acquisition d’un logiciel. Face à la croissance exponentielle des données numériques et aux obligations légales croissantes, la mise en place d’un projet d’archivage électronique (SAE) est une nécessité pour garantir la pérennité, l’intégrité et la consultabilité des informations.

Les coûts directs : l’investissement initial

La première catégorie de coûts, et souvent la plus visible, concerne l’investissement initial nécessaire au lancement du projet. Elle comprend principalement :

Coûts liés à l’audit documentaire et la politique d’archivage

  • Audit documentaire et cadrage : Avant tout déploiement, un état des lieux précis est indispensable : quels documents archiver ? Sus quelle forme ? Quelles durées légales de conservation ? Quelles typologies (RH, financier, juridique, etc.) ?
    Budget estimatif : entre 5 000 € et 20 000 € selon la complexité.
  • Définition des politiques d’archivage : Cela inclut la rédaction de la politique d’archivage, la définition des plans de classement, la mise en œuvre des règles de conservation, et des droits d’accès. À prévoir dans les frais de conseil ou en collaboration avec le service juridique.

 

L’acquisition ou la licence du SAE

C’est le cœur du système d’archivage électronique à valeur probante. Le coût varie considérablement en fonction de la complexité des fonctionnalités offertes, du modèle de licence (perpétuelle, abonnement), du nombre d’utilisateurs et du volume de données à archiver.

Exemple : Une PME avec un volume de données modéré pourrait opter pour une solution SaaS (Software as a Service) avec un abonnement mensuel de quelques centaines d’euros. Une grande entreprise avec des besoins spécifiques et un volume de données important pourrait investir dans une solution logicielle on-premise (installée sur ses propres serveurs) dont la licence peut atteindre plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros.

 

Définition

SAE (Système d’Archivage Électronique) : infrastructure logicielle et matérielle normalisée (e.g., ISO 14721 – OAIS) visant à assurer la conservation à long terme d’informations numériques probantes. Il met en œuvre des mécanismes pour garantir l’intégrité (non-altération), l’authenticité (preuve de l’origine), la pérennité (lisibilité dans le temps) et la traçabilité (historique des actions) des documents archivés, tout en facilitant leur recherche et leur consultation conformément aux politiques d’archivage et aux exigences légales. Il se distingue d’un simple système de stockage par ses fonctionnalités avancées de gestion des métadonnées, de gestion des versions, de signature électronique, d’horodatage et de migration de formats.

 

L’infrastructure matérielle

Si la solution SAE est déployée en interne (on-premise), des serveurs performants, des systèmes de stockage redondants et une infrastructure réseau adaptée sont indispensables.

Exemple : L’achat de serveurs, de baies de stockage et de dispositifs de sauvegarde peut représenter un investissement significatif, allant de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros en fonction de la capacité et de la redondance requises.

L’installation et la configuration du système

La mise en place d’un projet de SAE nécessite l’intervention de professionnels, qu’il s’agisse d’équipes internes ou de prestataires externes. Cela inclut l’installation du logiciel, la configuration des paramètres, la définition des politiques d’archivage et l’intégration avec les systèmes existants.

Coût variable : de 3 000 € à 30 000 € selon les interfaces à développer.

Exemple : Les honoraires de consultants spécialisés pour l’installation et la configuration d’un SAE complexe peuvent varier de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros, en fonction de la durée et de la complexité du projet.

La migration des données existantes

Si l’organisation possède déjà des archives numériques ou analogiques à intégrer dans le nouveau SAE, des prix de numérisation, de conversion de formats et d’indexation doivent être pris en compte.

Exemple : La numérisation de milliers de documents papier peut engendrer des frais importants en termes de main-d’œuvre et d’équipement. De même, la conversion de formats de fichiers obsolètes vers des formats pérennes peut nécessiter des outils spécifiques et du temps.

Les coûts indirects : au-delà de l’investissement initial

Les coûts directs ne représentent qu’une partie de l’équation. Les coûts indirects, souvent moins visibles mais tout aussi importants, doivent être intégrés dans le calcul du coût réel d’un projet d’archivage électronique :

La formation du personnel

Les utilisateurs doivent être formés à l’utilisation du système, aux procédures d’archivage, de recherche et de consultation des documents archivés dans le SAE. Une formation adéquate est essentielle pour garantir l’efficacité du système et l’adhésion des équipes.

Exemple : Des sessions de formation régulières, la création de supports pédagogiques et l’assistance aux utilisateurs peuvent représenter un coût annuel non négligeable.

Formation : entre 1 500 € et 8 000 € selon le nombre d’équipes.

Accès, consultation, restitution

Les accès à la plateforme, la récupération des archives, les preuves d’intégrité (hash, empreintes numériques) peuvent être facturés à l’usage ou inclus dans des forfaits.

À anticiper : certains modèles low-cost limitent les consultations ou facturent les extractions.

 

La maintenance et le support technique

Le SAE nécessite une maintenance régulière pour garantir son bon fonctionnement, appliquer les mises à jour et résoudre les éventuels problèmes techniques. Le support technique du fournisseur est également une somme à considérer.

Exemple : Le SAE pour archiver ses contrats de maintenance et de support peut représenter un pourcentage du tarif de la licence ou un forfait annuel.

L’évolution et les mises à jour du système

Les technologies évoluent rapidement, et il est important de prévoir les dépenses liées aux mises à niveau du SAE pour assurer sa pérennité et sa compatibilité avec les nouveaux systèmes et formats.

Exemple : Les mises à jour majeures du logiciel peuvent nécessiter des investissements supplémentaires en termes de licence, de configuration et de formation.

Le stockage à long terme

Le coût du stockage des données archivées doit être pris en compte sur le long terme. Cela inclut le prix des supports de stockage (disques durs, bandes magnétiques, cloud) et leur maintenance.

Exemple : Les frais du stockage en cloud peuvent varier en fonction du volume de données et de la fréquence d’accès. Le stockage sur des supports physiques nécessite des conditions environnementales contrôlées et un renouvellement périodique des supports.

  • En moyenne, entre 0,01 € et 0,10 € par document archivé par an.

La sécurité des données

La protection des archives électroniques contre les accès non autorisés, les pertes de données et les cyberattaques est cruciale. Des mesures de sécurité robustes (chiffrement, authentification forte, audits de sécurité) impliquent des frais supplémentaires.

Exemple : L’implémentation de solutions de chiffrement, la mise en place de pare-feu et la réalisation d’audits de sécurité réguliers ont un coût.

La conformité réglementaire

L’archivage électronique doit répondre aux exigences légales et réglementaires en vigueur (durée de conservation, intégrité des données, accessibilité en cas de contrôle). Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions financières importantes. Les coûts liés à la mise en conformité (conseil juridique, adaptation du système) doivent être anticipés.

Exemple : Le recours à des experts en archivage et en droit pour s’assurer de la conformité du SAE peut représenter un montant significatif.

Le temps du personnel interne

La gestion du projet de la solution d’archivage électronique, la définition des politiques, la formation des utilisateurs et la maintenance du système mobilisent du personnel interne. Le coût de ce temps doit être pris en compte dans le calcul global.

Exemple : Le temps passé par le responsable informatique, le responsable des archives et les utilisateurs clés sur le projet a un coût salarial qu’il ne faut pas négliger.

Maximiser le ROI : investir dans un SAE performant

Le Système d’Archivage Électronique (SAE) est bien plus qu’un simple outil de stockage. Il s’agit d’une solution globale conçue pour garantir la pérennité, l’intégrité, la confidentialité, la traçabilité et l’accessibilité des archives électroniques sur le long terme. Un SAE performant intègre des fonctionnalités essentielles telles que :

  • La gestion des métadonnées : Description précise des documents pour faciliter leur recherche et leur contextualisation.
  • La gestion des versions : Suivi des modifications apportées aux documents.
  • La gestion des droits d’accès : Contrôle des personnes autorisées à consulter et à modifier les archives.
  • La signature électronique et l’horodatage : Garanties d’intégrité et de non-répudiation des documents.
  • La migration et la conversion de formats : Assurer la lisibilité des documents dans le temps.
  • La destruction sécurisée : Suppression des documents en fin de durée de conservation conformément aux politiques établies.
  • L’interopérabilité : Capacité à communiquer avec d’autres systèmes d’information.

Investir dans un SAE robuste peut initialement représenter un coût plus élevé, mais il permet de réduire les coûts indirects à long terme en :

  • Optimisant la gestion des archives : Automatisation des tâches, réduction du temps de recherche et de traitement des documents.
  • Minimisant les risques juridiques et financiers : Conformité réglementaire, preuve en cas de litige, réduction des amendes.
  • Améliorant l’efficacité opérationnelle : Accès rapide à l’information, prise de décision éclairée.
  • Assurant la pérennité du patrimoine informationnel : Protection contre la perte de données et l’obsolescence technologique.

Le coût de la non-mise en œuvre

  • Risque financier lié à la perte ou à la falsification de documents : Potentielles pertes de revenus, impossibilité de prouver des droits, atteinte à la propriété intellectuelle.
  • Non-conformité légale et réglementaire : Exposition à des sanctions financières et des amendes pour non-respect des obligations de conservation et d’accessibilité.
  • Perte de productivité due au temps de recherche : Mobilisation inutile de ressources humaines pour retrouver des documents non indexés et dispersés.
  • Augmentation des coûts d’audit et de contentieux : Difficulté à fournir rapidement les informations et les preuves nécessaires, entraînant des dépenses supplémentaires.

En définitive, ces conséquences financières de la non-implémentation d’un système d’archivage électronique peuvent s’avérer bien plus onéreuses à long terme qu’un investissement ciblé dans un projet d’archivage performant.

Au-delà du logiciel : appréhender le coût global d’un projet d’archivage électronique

Le coût réel d’un projet d’archivage électronique est un investissement complexe qui va bien au-delà de l’acquisition d’un logiciel. Il englobe des coûts directs liés à l’infrastructure et à la mise en place, ainsi que des coûts indirects liés à la formation, à la maintenance, à la sécurité et à la conformité. L’intégration d’un Système d’Archivage Électronique (SAE) performant peut représenter un investissement initial plus important, mais il permet de rationaliser la gestion des archives, de minimiser les risques et d’assurer la pérennité du patrimoine informationnel de l’organisation, conduisant ainsi à des économies à long terme.

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