Le cahier des charges d’un projet GED

CDC GED

La réussite d’un projet GED dépend d’un document trop souvent négligé : le cahier des charges. En rédigeant un cahier des charges exhaustif, précis et actualisé, l’entreprise pose les bases d’une organisation documentaire efficace, d’une conformité réglementaire et d’une intégration fluide dans son écosystème numérique.

La ged aujourd’hui et le rôle du cahier des charges

La gestion documentaire, un atout stratégique

La gestion électronique de documents recouvre l’ensemble des étapes du cycle de vie documentaire : création, acquisition, indexation, classification, recherche, partage, archivage et destruction. Face à l’explosion du volume d’informations, la GED devient indissociable de la maîtrise des données et de la performance opérationnelle, tant pour le secteur privé que public.

Le cahier des charges, pierre angulaire du projet

Le cahier des charges GED éclaire tous les intervenants : direction, métiers, informatique, partenaires externes et éditeurs de solutions. Il sert d’outil de dialogue entre besoins métier et prérequis techniques, formalise les objectifs, garantit la traçabilité des décisions et assure la lisibilité des contraintes de sécurité ou de conformité. Ce document est désormais aussi un gage de réussite lors des appels d’offres, un support pour arbitrer entre différentes solutions et une trame de contrôle qualité à toutes les étapes du projet.

Structurer le cahier des charges : étapes et contenus incontournables

Structurer ce document permet non seulement de faciliter sa lecture par les prestataires, mais aussi d’assurer que rien d’important n’est oublié. Chaque étape contribue à préciser les besoins et à réduire les risques d’erreurs ou de dérives budgétaires.

Infographie - Structurer le cahier des charges

1/ Poser le contexte et les enjeux

La rédaction d’un cahier des charges pour un projet de GED s’opère comme un projet en soi, avec un comité de pilotage impliquant représentant métier, expert SI, référent conformité et utilisateur-clé.

L’introduction pose d’abord le contexte. Elle présente l’entreprise, sa structure, son environnement, ses spécificités sectorielles ou réglementaires et expose les grandes lignes du projet de dématérialisation. Il est essentiel d’analyser l’existant : volumétrie documentaire, outils actuellement utilisés, méthodologie d’archivage, historique des incidents et plans de continuité déjà en place.

2/ Formuler les besoins et objectifs

L’expression des besoins et des objectifs doit faire apparaître les priorités : réduction des coûts, amélioration des temps de traitement, sécurité accrue, traçabilité, qualité des workflows, décloisonnement des silos documentaires ou développement du télétravail.

3/ Décrire les fonctionnalités attendues

La définition des attentes fonctionnelles s’articule autour d’axes concrets : visualisation des formats, moteurs de recherche multicritères, gestion avancée des droits et habilitations, automatisation de la capture (LAD, RAD, OCR avancée), gestion du multiclassement, processus de validation avec notifications, intégration avec d’autres applications du SI, accessibilité multisupport (PC, mobile).

4/ Intégrer les aspects techniques et de sécurité

Pour garantir la robustesse et la pérennité du projet, il faut détailler les environnements techniques (on-premise, cloud, SaaS), la gestion des accès utilisateurs, la traçabilité complète des actions et la conformité RGPD. Les mesures de sécurité doivent être ajustées selon la sensibilité des données traitées, et prévoir des audits ainsi que des plans d’escalade en cas d’incident.

5/ Planifier le budget et le planning

Le budget doit être estimé précisément et inclure non seulement le coût du logiciel, mais aussi ceux de l’accompagnement, de la formation, des licences, de la maintenance, de l’hébergement et des évolutions à venir. Le planning prévoit les principales étapes : phases de cadrage, tests utilisateurs, intégration, déploiement progressif, accompagnement post-mise en production.

6/ Anticiper l’intégration et l’interopérabilité

La centralisation documentaire implique une intégration progressive ou par paliers, selon l’existant et la maturité SI. Il convient d’analyser systématiquement les API, les formats d’échange, les possibilités de synchronisation et d’interopérabilité avec des outils tiers comme l’ERP, la paie, la gestion commerciale ou la relation clients. L’interopérabilité devient un critère discriminant pour le choix de la solution et doit être illustrée par des cas d’usage concrets.

Cover ebook ged

Cas d’usage et méthodologie projet

Exemples concrets de processus documentaires

  • Un service RH d’une PME optimise ses contrats de travail grâce à l’automatisation de la circulation des modèles, des signatures et de l’archivage légal.
  • Une collectivité locale fluidifie l’instruction de ses marchés publics en centralisant preuves, notifications et justificatifs.

Infographie - Exemples concrets de processus documentaires

Dans les deux cas, le cahier des charges doit lister précisément le nombre d’utilisateurs concernés, la cartographie des droits d’accès, la criticité des données, et prévoir des scénarios de montée en charge.

Pilotage, gouvernance et suivi de la mise en œuvre

La méthodologie projet propose de commencer par des ateliers de cadrage qui réunissent direction, métiers et informatique, afin de hiérarchiser attentes et contraintes. Le pilotage par étapes s’appuie sur des indicateurs (KPI), des recettes documentées, et un reporting régulier. Un prestataire peut accompagner dans la structuration, le déploiement et la mesure de l’efficacité documentaire, tout en assurant l’adaptation continue aux évolutions réglementaires et aux attentes des utilisateurs.

Conformité, sécurité et tendances réglementaires

Intégrer les impératifs de conformité (rgpd, facturation électronique, etc.)

Depuis l’entrée en vigueur du RGPD et la généralisation prochaine de la facture électronique à l’automne 2026, la conformité documentaire s’impose à toutes les organisations. Il s’agit de cartographier les documents sensibles, de décrire précisément les cycles de conservation, de planifier la suppression automatique, de documenter l’ensemble des processus de collecte, traitement, accès, et destruction.

Sécurité documentaire et gestion des accès

La gestion fine des comptes utilisateurs, des habilitations spécifiques, la traçabilité des accès et des modifications deviennent des exigences incontournables. Il est essentiel de prévoir des audits de sécurité réguliers, la mise en place d’un DPO (Data Protection Officer), et des procédures de gestion des incidents. La GED doit s’intégrer dans la politique globale de sécurité de l’information de l’organisation.

Conseils pratiques et modèles à adapter

Illustrer par des modèles et trames

Pour aller plus loin, un exemple anonymisé ou un modèle téléchargeable de cahier des charges s’avère précieux. Plusieurs organismes proposent des trames éditables, adaptées à différents contextes métiers. Personnaliser la structure selon la taille, le secteur et la maturité numérique de l’entreprise authentifie la démarche et évite le piège des modèles copiés-collés.

Tirer parti du retour d’expérience

L’analyse des erreurs courantes (portée mal définie, mauvaise implication des utilisateurs, sous-estimation de la complexité technique) et le partage de bonnes pratiques (ateliers métiers, tests utilisateurs avant déploiement, documentation vivante) font la différence. Rédiger un paragraphe de conseils, illustrés par des anecdotes, démontre la maîtrise opérationnelle du sujet.

Tendances et perspectives : les apports des statistiques récentes

Le marché de la ged en 2025

Le marché français de la dématérialisation documentaire continue son expansion avec une croissance annuelle avoisinant les 5 %, portée par l’obligation croissante de conformité et la multiplication des documents à valeur probatoire. Un gain moyen de 30 % de productivité a été mesuré dans les organisations ayant déployé une GED structurée, en particulier en environnement QHSE.

Les solutions et innovations

Les logiciels GED en mode SaaS séduisent par leur simplicité de mise en œuvre, leur modularité, et leur compatibilité avec les réglementations récentes. Les modules de gestion des workflows, d’analyse sémantique et d’archivage probant prennent le pas sur les solutions traditionnelles.

Enrichir et démarquer son cahier des charges

Capitaliser sur des cas d’usage sectoriels

S’inspirer d’exemples réels, dans les secteurs publics, santé, industrie ou services, permet de convaincre toutes les parties prenantes et de rassurer sur la faisabilité.

Proposer des outils pratiques et interactifs

L’intégration à la page d’un simulateur de cahier des charges, d’une check-list téléchargeable ou d’une infographie dynamique sur le processus documentaire impressionne l’internaute et accélère l’appropriation. Le recours à des modules interactifs pour générer une première version de son cahier des charges selon son secteur, ses volumes, son environnement SI, renforce la valeur ajoutée du contenu.

Valoriser la pédagogie et le transfert de compétences

Un glossaire des principaux termes, des encadrés « astuce », ou une FAQ facilitent la compréhension pour des profils non techniques et répondent à la diversité des personas concernés par la gestion de projet GED.

Réussir son projet de ged grâce à un cahier des charges expert

La rédaction d’un cahier des charges pour un projet GED exige une méthodologie rigoureuse et une implication transversale de l’entreprise. En abordant chaque point du projet (contexte, besoins, fonctionnalités, sécurité, conformité, intégration, pilotage), en illustrant par des exemples et des statistiques récentes, et en proposant des outils pratiques et interactifs, l’organisation maximise sa capacité à réussir sa transformation documentaire, à s’adapter aux exigences réglementaires et à garantir la maîtrise de son patrimoine informationnel.

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